Avec sa 150e parution, le Dossier de veille de l’Ifé devient Édurevue[1]. Dans la lignée de cette publication, l’Édurevue « l’EPS, de ses buts à ses terrains » propose une synthèse approfondie et pluridisciplinaire sur la question des visées de l’éducation physique et sportive (EPS).
Aujourd’hui, l’EPS vise à « former un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué, dans le souci du vivre ensemble. » (Bulletin officiel de l’Éducation nationale n° 31 du 30 juillet 2020) La mise en œuvre de cet agenda disciplinaire ambitieux et complexe s’effectue dans des contextes locaux d’enseignement. Elle nécessite de prendre en compte différents paramètres (âge des élèves, composition du public scolaire, installations sportives à disposition, ou encore les dynamiques de travail collectif en équipe pédagogique) dans la conception des « menus » d’activités physiques, sportives et artistiques (APSA) supports à des apprentissages moteurs, méthodologiques et sociaux, ancrés dans leur dimension corporelle.
Ces dernières années, différents dispositifs ont mis en perspective la place de l’EPS comme discipline, et le rôle de ses enseignant·es, dans le système scolaire français : le dispositif « Sport-Santé-Culture-Civisme (2S2C) » lors de la réouverture des lieux d’enseignement suite au confinement du printemps 2020, puis les « 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) » en lien avec le programme Génération 2024, volet scolaire de la préparation et de l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, et enfin la stratégie nationale sport-santé 2019-2024, qui a aussi engendré les « deux heures d’activité physique et sportive en plus par semaine au collège (2HSC) ». Face à ces innovations curriculaires, les acteurs et actrices de l’enseignement de l’EPS, de la formation de ses enseignant·es, des recherches en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), approfondissent leur réflexion collective. Ainsi, le département Sciences du sport et éducation physique de l’ENS Rennes a organisé des Assises nationales de l’EPS en mars 2022, tandis que l’université d’été 2024 du Réseau des INSPÉ a porté sur le thème « Bouger, prendre soin de soi, se cultiver, performer, apprendre, s’éduquer ? Enjeux de formation des enseignants en période olympique et paralympique ».
Dans ce contexte riche en débats, l’Édurevue n° 150 « l’EPS, de ses buts à ses terrains » propose quelques repères issus de plusieurs disciplines scientifiques pour éclairer les enjeux contemporains de l’EPS. Il vise principalement à comprendre comment les différentes visées affichées aujourd’hui par cet enseignement se déclinent dans une variété de préoccupations, de pratiques et de situations professionnelles, de la maternelle à l’enseignement supérieur. Cette synthèse revient donc tout d’abord sur les liens entre EPS et pratiques sportives culturellement ancrées dans le milieu sportif. Elle aborde ensuite le retour des préoccupations sanitaires liées à cet enseignement et ses déclinaisons contemporaines dans le cadre scolaire. Elle dresse enfin un bilan du positionnement singulier de la discipline au sein du système scolaire, fruit de ces deux logiques en partie concurrentes, et des dynamiques internes liées notamment au professorat en EPS dans le second degré.
Les (re)définitions professionnelles, didactiques et sociohistoriques, des objectifs assignés à l’éducation physique et sportive, tout comme leur déclinaison en classe, permettent ainsi de (re)découvrir cette discipline scolaire.
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[1] Dans la continuité du Dossier de veille de l’Ifé, l’Édurevue propose une synthèse problématisée de travaux de recherche portant sur une thématique éducative. Il mobilise un choix de références issues de différentes disciplines dans une visée de médiation scientifique.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Claire Ravez (6 mars 2025). L’éducation physique et sportive (EPS), au-delà du sport à l’école. ÉDUVEILLE. Consulté le 20 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13fc7